Les traitements hormonaux

L’endométriose est une maladie hormono-dépendante. Ça signifie que son évolution dépend des hormones produites par notre corps au cours du cycle menstruel. C’est pourquoi une des approches thérapeutiques consiste en l’administration de traitements hormonaux destinés à diminuer ou supprimer la production des hormones incriminées pour tenter de freiner l’évolution de la maladie. Actuellement, les traitements disponibles ne sont pas très nombreux, et tous sont temporaires et présentent différents effets secondaires peu réjouissants.

Plusieurs stratégies pour une même maladie:

1. Les progestatifs

Ce sont des médicaments ne contenant que de la progestérone . Ils agissent comme une contraception progestative s’ ils sont prescrits comme tels.

Ils permettent de réguler le cycle et sont souvent prescrits aux femmes en déficit de progestérone.

Dans le cas de l’endométriose, ils aident à réduire les symptômes douloureux dûs aux règles.Il arrive qu’ils soient prescrits en continu, supprimant ainsi les règles. Une augmentation du cancer du sein a été détécté chez les femmes ayant eu utilisé de façon prolongée du luthenyl, lutheran ,duphaston…)

Comme tous les progestatifs, ils peuvent permettre une diminution des kystes en asséchant l’endomètre. Il s’agit d’un traitement temporaire. Lors de l’arrêt de la pilule, les cycles naturels reviendront … et l’endométriose aussi!

  • Les pilules progestatives (Cérazette, Microval)

Elles agissent comme une pilule classique, mais comme elles ne contiennent pas d’oestrogènes qui permettent, en plus du blocage de l’ovulation, une diminution de la croissance de l’endomètre. Elles ne contiennent que de la progestérone.

Comme avec des progestatifs, on peut constater un assèchement des lésions d’endométriose, chez certaines femmes.

La seule différence avec les médicaments cités plus haut est le dosage de progestérone qu’elles contiennent, et leur usage clairement contraceptif.

Les principaux effets secondaires que l’on rencontre sont les saignements intermittents, la prise de poids, l’acné, de la séborrhée et une chute des cheveux.

Ces pilules de 3ème génération majorent le risque de thromboembolie et de grossesse extra utérine.

( Pour aller plus loin, consultez notre article « endométriose et contraception »)

 http://www.doctissimo.fr/html/dossiers/contraception/articles/efficacite-contraceptif/pilule-microprogestative-pilule-progestative.htm

http://www.choisirsacontraception.fr/moyens-de-contraception/la-pilule/les-pilules-microprogestatives.htm

Microval :

http://www.eurekasante.fr/medicaments/vidal-famille/medicament-bduphs01-DUPHASTON.html

Luthenyl :

http://www.eurekasante.fr/medicaments/vidal-famille/medicament-bluten01-LUTENYL-5-mg.html

2. La ménopause artificielle

  • Qu’est ce que c’est ?

C’est la suppression des cycles féminins, exactement comme le ferait la ménopause naturelle, mais provoquée artificiellement (et donc temporairement) par l’administration d’un traitement médicamenteux qui supprime la fabrication de l’hormone régulant le cycle féminin, appelée oestrogène, dans le corps.

Cela se traduit donc par l’absence des règles sur une période assez longue, généralement de 3 a 9 mois selon les prescriptions.

Cette absence de règles permet la diminution, et parfois la disparition de la douleur liée aux saignements des kystes d’endométriose (mais pas la disparition des douleurs d’adénomyose, ni celles des adhérences). Cependant, une fois le traitement terminé et le produit évacué du corps (ce qui peut être plus ou moins long selon les produits) les douleurs reviendront progressivement au fur et à mesure des cycles.

  • Pourquoi prescrire une ménopause artificielle ? 

Principalement après une intervention chirurgicale, pour éviter que d’autres foyers d’endométriose n’apparaissent sur les tissus traités lors de la chirurgie. Parfois avant une chirurgie, pour diminuer au maximum l’inflammation et le volume des kystes (pratique dénoncée par le Dr Redwine comme étant contre productive à l’élimination des cellules d’endométriose puisque celles-ci ne se voient plus au moment de l’opération, alors qu’elles ne sont que temporairement asséchées et non résorbées.)

En aucun cas comme traitement de première intention de l’endométriose car la durée maximale de ce type de traitement est de 6 mois, compte tenu des risques élevés d’ostéoporose. L’AFFSAPS recommande d’ailleurs que ce traitement Ne soit pris par une femme q

  • Les traitements pour provoquer la ménopause artificielle

a/Le Danazol (Cyclomen)

est un traitement par voie orale. Cette hormone synthétique bloque la sécrétion des hormone FSH et LH ce qui empêche les ovaires de fonctionner et donc de produire des oestrogènes, ce qui provoque la ménopause artificielle. On observe alors un amenuisement de l’endomètre et donc un assèchement des lésions d’endomètriose. Mais comme tous les traitements de ce type, dès son arrêt les cycles reprendront et les kystes d’endométriose recommenceront à grossir. 

La durée d’administration maximale et de neuf mois.

Le danazol permet une diminution des douleurs dues à l’endométriose.

Ses effets secondaires les plus fréquents consistent à une prise de poids rapide dès le 1er mois, des bouffées de chaleurs, une sécheresse vaginale, ainsi que la possibilité d’apparition d’acné ou de peau grasse, qui disparaissent après l’arrêt du traitement.

 

b/Les analogues de la Gn-Rh (Zoladex, Depo-Lupron, Synarel, Enantone et Decapeptyl)

Ce sont souvent des injectables.

Un analogue de la Gn-Rh est un médicament qui bloque l’action d’une hormone de la reproduction, l’hormone libératrice des gonadotrophines (GnRh), produite par l’hypophyse. Ce blocage entraîne l’arrêt de la production d’oestrogènes et, tout comme une ménopause naturelle, l’arrêt des cycles féminins.

L’absence totale d’oestrogène dans le corps entraînant l’absence des règles, elle permet de soulager la douleur ainsi que la diminution de volume des kystes d’endométriose , et freine l’apparition de nouveaux implants.

Toutefois cette pause dans le cycle naturel des hormones provoque aussi une diminution de la masse osseuse et n’est pas du tout efficace sur les douleurs d’adénomyose, ou de nodule endorectal.

Ce traitement sont actuellement les plus prescrits et les plus controversés. 

Les principaux effets secondaires sont les bouffées de chaleurs , les maux de tête, la sécheresse vaginale, la fatigue, les sautes d’humeur, la dépression ou des modifications de libido et une pilosité accrue.

L’utilisation prolongé de ces traitements entraine une déminéralisation des os (ostéoporose) .On limite donc leur utilisation à six mois.

 On vous a prescrit :

Pour contrer les effets secondaires, on peut vous prescrire une Add back therapy : cela consiste en l’administration d’œstroprogestatifs à faible dose en complément d’un traitement , sans en diminuer les bénéficies

Sachez que ces traitements sont source de polémique et que le rapport bénéfice/risque est actuellement fortement remis en cause :

Enfin, vous trouverez ici un tableau récapitulatif des traitements hormonaux existants.