Delphine D - 28 ans

  • Nom : Dubocage
  • Prénom OU Surnom : Delphine
  • Année de naissance : 1984
  • Age auquel le diagnostic a été posé : 27 ans
  • Année du témoignage : 2012

« Bonjour, voila je me présente, moi c’est Delphine, j’ai 27 ans et j’ai un enfant de 8 ans, j’ai accouché par césarienne en 2003 et depuis je subis des douleurs atroces. Je ne savais pas ce que c’était… En novembre 2011 on m’a enfin mis un nom sur ces douleurs, l’Endométriose, suite à une opération en urgence : cœlioscopie pour recherche d’endométriose, et enlever un kyste  qui a éclaté à l’ovaire droit.

J’ai effectué de multiples séjours aux urgences et diverses hospitalisations depuis 2003, et les médecins ne savaient jamais ce que j’avais.

Multiples dépressions aussi  à causes des douleurs chroniques, pendant les règles, pendant la période d’ovulation, et depuis deux ans ces douleurs sont devenues pires qu’intolérables car c’était tous les jours.

Après  cette opération, ils m ont mis sous enantone  et depuis c’est un calvaire car j’ai tous les effets  secondaires, nausées, vertiges, fièvre, douleurs musculaires intenses, extrême fatigue, bouffées de chaleur et tout ce qui suit. 4 injections au total .

IRM passée il y a quelques semaines, résultat : endométriose  ancienne, découverte d’endo étendue sur le torus , tout l’arrière de l utérus, d’un ovaire à l autre, et paroi vésicale. Je dois subir encore une autre  opération cet été  avec un spécialiste sur Toulouse et urologue, mais apparemment celle-ci sera beaucoup plus longue et beaucoup plus lourde. J’ai aussi des diverticules sur colon liés apparemment aussi à l’endométriose, cela est à voir avec un chirurgien gastro.

Maintenant , un petit résumé de ma vie au quotidien…

Quand j ai su ce que j’avais ,de  l’endometriose, je me suis dit « bah encore un truc de plus »…

Je ne connaissais pas encore les conséquences… tous les jours , je me lève en ayant mal, ce qui me rappelle bien que je suis malade, pendant une heure je suis obligée d’être assise, une jambe repliée sur ma chaise car la douleur ne passe que comme ça… tous les jours je me couche et j’ai mal, la journée j’ai mal aussi, et cela chaque jour qui passe.

La fatigue intense, les douleurs sans cesse, le moral ne suit plus. Empoisonnée par un traitement, qui est censé etre interdit et très dangereux, mais que l’état francais juge bon (l’Enantone), pour se remplir les poches. Mais bon … heureusement d’un côté que j’ai ce poison de traitement qui me met en ménopause artificielle, car là en mai mon cycle normal est censé revenir, mais j’ai extrêmement peur car les douleurs que j’ai là sous ce traitement ne sont vraiment rien …quand  mes règles vont revenir, je sais que je ne pourrai même plus me lever et que les crises de larmes reviendront…

C’est quand la prochaine opération? Bientôt, bientôt, après cette opération, je me demanderai encore « à quand la prochaine??? » Ce qui est dur aussi, c’est que tous les jours aussi on se dit, « j’aimerais tellement avoir une vie normale », mais non, c’est comme ça. Je suis en phase d’acceptation, mais j’assure que je ne l’accepte pas du tout! Et surtout je ne m’y ferai jamais. L’endométriose se propage, elle ronge petit à petit nos organes, on l’enlève et elle revient à la charge…

A ma dernière opération mon fils (8 ans) n’osait même plus me regarder … il souffre lui aussi de me voir tout le temps dans cet état. Il me dit souvent, maman tu as toujours mal au ventre… maman, tu es toujours fatiguée…ou maman quand tu guériras???? Ca brise le coeur de voir souffrir son enfant à cause de cette maladie… Mon entourage ne comprend pas forcement mon état, beaucoup m’ont tourné le dos , beaucoup s’en moquent, et très peu me soutiennent.

Aujourd’hui j’ai même peur d’avoir des rapports car la douleur est si forte…

Je n’ose même plus aussi aller voir mon médecin traitant, à qui j’ai du expliquer ce qu’est l’endométriose (je précise), car elle ne sait pas quoi faire pour me soulager. J’en ai assez de pas être entendue, mal comprise, déçue par les médecins. L’Endométriose est mal connue, les recherches n avancent pas , et on n’en parle pas  assez.

Il faut absolument que cette maladie se fasse reconnaitre, que l’on en parle le plus possible autour de nous, que les choses changent, que les traitements changent et que l’on arrête enfin de souffrir comme ça. Qu’ils nous prennent enfin au sérieux, et fassent les recherches qu’il faut pour l’endometriose. »