- Nom : Le Galoudec
- Prénom OU Surnom : Gaëlle
- Année de naissance : 1981
- Age des premières règles : 11ans
- Age des premières douleurs liées à l’endométriose : toujours
- Age auquel le diagnostic a été posé : 20 ans
- Stade de la maladie (si connu) : 4 avant la grossesse, mais je ne pense pas que ça ait beaucoup changé
- Année du témoignage : 2012
« Je m’appelle Gaëlle Le Galoudec, dite marlone66 ou marlone37 sur les forums. Je suis née le 22 août 1981.
Mes premières règles sont arrivées lorsque j’avais 11 ans et cela reste un très mauvais souvenir. Je n’étais pas du tout prête à cela.
Je ne me souviens pas de l’âge précis où j’ai commencé à avoir mal, j’ai toujours été gênée par mes règles. Adolescente déjà, j’ai eu beaucoup de soucis au niveau gynécologique. A 14 ans, j’ai failli ne pas pouvoir faire mon spectacle de danse, j’étais pliée en 2 et je me souviens encore des médecins aux urgences me faisant passer tout les examens possibles, pour me dire à la fin que cela devait être normal puisqu’ils n’avaient rien trouvé et que j’avais mes règles.
Je me souviens aussi de moment où j’étais incapable de me déplacer.
Allongée en chien de fusil sur le canapé de mes parents, j’avais 15 ou 16 ans, et ma mère me dit que ce que je faisais était exagéré, que toutes les femmes ont toujours été gênées pendant leurs règles, et qu’il faudrait que je pense à faire moins ma chochotte.
J’ai vu ma première gynéco à 15 ans pour des saignements entre les menstruations, elle m’a donné la pilule mais ne m’a fait aucun examen complémentaire pour mes douleurs.
Le diagnostic d’endométriose a été fait en juin 2002 lors de ma premiere intervention de kystes aux ovaires. Le chirurgien en a retiré 4 gros, plusieurs petits, des poches en formations et des adhérences. En revenant dans ma chambre, il a dit à mes parents et mon petit ami (on était ensemble depuis 6 mois, aujourd’hui c’est mon homme !) que j’avais une maladie incurable, qu’il n’y avait aucun traitement et que je n’aurais jamais d’enfants, comme ça dans le couloir (effarant !). Ensuite, il m’a dit la même chose.
A 20 ans ça fait un choc énorme !! Il venait de sceller les portes de mon avenir. Pas d’enfants pour moi c’était ne pas vivre. Je suis sortie de cette clinique 1 semaine après l’intervention, sans traitement, sans rien.
A l’époque je faisais mes études d’infirmière, je n’avais jamais entendu parler de l’endométriose, mais malgré tout je me suis vivement mise à faire des recherches. Je suis alléz sur le forum d’endofrance et j’ai trouvé de nombreuses personnes qui ont pris le temps de m’expliquer les choses, la maladie, qu’il y avait des traitements et des médecins spécialisés. J’ai pris rendez-vous à l’hopital de Tours avec un spécialiste formidable. Malheureusement, seulement 4 mois après la première intervention, 3 gros kystes, dont 1 de 8 cm, avaient déjà repoussé et j’ai dû repasser sur la table.
Après ça, j’ai été sous Lutéran* durant 3 ans 1/2. Moralement, je n’arrivais plus à reprendre le dessus. Continuer mes études était impossible, les cadres infirmiers croyaient que je n’étais qu’une fainéante, que je jouais la comédie, elles en avaient assez de m’écouter. J’avais mal tout le temps, le sexe devenait impossible. La vie de couple était très difficile.
En juin 2005, cela faisait 1 an que mon médecin me tannait pour que je retourne au bloc, ce que j’ai fait. En ouvrant il a été effaré, tous mes organes gynéco étaient collés ensemble, bref impossible pour lui d’intervenir, il a laissé un liquide pour « nettoyer », a refermé et m’a ensuite dit que je me referais opérer 6 mois plus tard pour m’enlever au moins 1 ovaire et 1 trompe, sinon les 2. En attendant j’étais sous Décapeptyl.
Mais voilà, dans le malheur, la vie nous fait parfois des cadeaux magnifiques, et 2 mois plus tard lors de mon rendez-vous post-opératoire, mon médecin s’est aperçu que j’étais, contre toute attente, enceinte de presque 3 mois. Quel mélange d’émotions !!!! Le bonheur, l’incompréhension, la peur. J’étais donc enceinte lors de la dernière opération !!! Heureusement que mes organes étaient dans un état plus que lamentable !!
J’ai été extrêmement suivie lors de cette grossesse. En effet,avant tout ça les douleurs étaient très, très fortes et je prenais bi-profenid, acupan, paracetamol, ibuprofene et morphine, tous cela en même temps et souvent au moins la moitié du mois !!! (Quand j’y repense ça m’effraie). De plus, il y avait le produit liquide resté dans mon ventre, l’anesthésie générale, …etc. Mon médecin était paniqué !!!
Mon fils est né en février 2006, un pur bonheur en parfaite santé ! Et l’espoir en moi s’est réveillé.
Aujourd’hui, je ne supporte plus les traitements. Le lutéran me fait des anémies de dingue, donc interdit. J’ai essayé d’autres produits mais qui sont eux inefficaces. Je ne supporte pas les pilules. Les médecins n’ont plus rien à me proposer, je crois qu’ils ne savent pas quoi faire de mon cas.
Depuis que mon fils est là, j’ai cherché d’autres manières de gérer mes douleurs. J’ai stoppé tout ce qui est trop fort, et je me suis fait la promesse de ne plus être une droguée aux antalgiques. Je gère mes douleurs avec des plantes, et ça me soulage correctement.
Je ne me suis pas faite suivre depuis 4 ans, je ne sais pas où en est mon endo (Très mauvais exemple, je sais). Je la sens et je sais que bientôt il va falloir que je retourne voir un médecin, mais franchement ça me saoule (excusez moi l’expression).
J’ai des deuils à faire encore, celui d’un second enfant, mais je me réjouis d’avoir la chance d’être mère une fois.
En tout cas j’ai pris une décision : d’ici 5 ans je me fais enlever l’utérus. Assez d’être fatiguée, d’avoir mal, de m’inquiéter à savoir s’il faut encore que je passe sur le billard. »