Marie M. - 22 ans

  • M.
  • Marie
  • Née en 1992
  • Premières règles à 11 ans
  • Premières douleurs à 15 ans
  • Diagnostic posé à 21 ans
  • Année du témoignage : 2014

Bonjour,

Voilà des années que les douleurs de multiplient et se dispersent un peu partout dans mon corps… À 15 ans je me retrouvais à chaque période menstruelle, pliée en deux à attendre impatiemment que ça se finisse, à se dire que « c’est normal » comme disent les autres. Les années passent, viennent alors des douleurs sur le côté droit, on pense à une appendicite, ce n’est évidemment pas ça. On voit un khyste à l’ovaire droit mais je ne dois pas m’inquiéter, ce n’est pas très grave. Des douleurs dans le dos, mais il semble que c’est à cause de mon surpoids et une fois le surpoids perdu c’est forcément ma scoliose. Des douleurs quand je vais aux toilettes, on pense à des infections urinaires à répétition mais il ne semble pas y avoir de germe. En grandissant, je découvre des douleurs lors des rapports sexuels, « votre ami a du y aller trop fort tout simplement ».
Je reste donc avec toutes ces douleurs, en me disant que ça passera, ça ira mieux demain. Et puis fin avril 2013, ça ne va vraiment plus. Je suis clouée au sol et mon conjoint ne sait plus quoi faire. On va voir un médecin qui me dit que j’ai une endométriose et que je risque d’être stérile, voilà les seules informations auxquelles j’ai droit avec une vague explication de ce qu’est l’endométriose. Il me met sous décapeptyl pour 3 mois, et j’ai l’impression de revivre ! Après les 3 mois, plus vraiment de douleurs, je me dis que c’est bon, c’est fini !
Puis en janvier, j’ai mes règles. Rien d’anormal jusque-là sauf qu’elles ont duré 16 jours et avec comme touche finale une allure hémorragique. Les douleurs me clouent au lit, impossible de me redresser ne serait-ce que pour boire et les larmes ne cessent de couler. Pris de court mon chéri appelle SOS médecin qui demande à ce qu’il m’emmène directement aux urgences. On me dit que ça va mais au vu de mon précédent avec l’endométriose, je dois prendre un rdv avec un spécialiste. Je ressors de l’hôpital sans anti-douleurs ni traitement.
J’appelle donc le spécialiste qui me reçoit dans les jours qui suivent. Il me pose une volée de question, m’examine et avant de parler des solutions, il m’explique ce qu’est l’endométriose, quels sont les traitements, les conséquences, etc. Il se met même à dessiner et me donne plusieurs papiers pour que je puisse revoir tout ça à tête reposée à la maison avec mon homme. Puis il en vient au diagnostic, selon lui l’endométriose a pris une grande ampleur, utérus, ovaires, rectum, nerfs, bref, il faut opérer et espérer que ça n’est pas atteint mon intestin. Il pense que l’endomètre est aussi venu de former autour de mon khyste (ovaire droit) et risque de fendre mon ovaire en deux (ce qui est arrivé à une amie). Une IRM est prévue et le reste suivra son cours. Il me précise que je dois penser à avoir un enfant assez vite, mais à 21 ans, je ne vois pas comment je pourrais faire ! Je suis étudiante à la fac, en troisième année de licence et j’ai déjà manqué pas mal de cours ces derniers temps, je suis sans emploi et mon chéri s’occupe de presque toutes les charges pour deux alors avec un enfant, ce n’est pas possible !
La panique, la peur, les crises d’angoisses, les larmes et la douleur sont mon quotidien. Je ne sors plus, je reste allongée à attendre que ça s’apaise au moins un petit peu. Le médecin veut me mettre sous morphine mais je ne voulais pas, il faut que j’essaie de suivre les cours.
Au moment où je vous écris, mon rendez-vous pour l’IRM est après-demain, cet après-midi j’accepterai de prendre de la morphine étant donné que ça fait plusieurs jours de suite que je suis incapable de me rendre à l’université, autant ne pas souffrir dans le vide…
L’avenir m’effraie, le présent me fait souffrir et me paraît insurmontable mais heureusement, j’ai un homme formidable dans ma vie qui est présent à chaque instant et fait tout pour m’aider. J’avais peur qu’il me quitte si on finissait par découvrir que je ne pouvais plus avoir d’enfant mais non, il m’a parlé de FIV, de congeler mes ovules, de mère porteuse, d’adoption en me précisant que ce n’est pas un peu de muqueuse qui mettra fin à notre amour ! Je me bats pour lui aujourd’hui, lui qui a mis sa vie de côté pour rester avec moi.

Mon endométriose n’aura pas le dessus, peu importe le temps que ça me prendra, j’aurai mon concours, j’aurai des enfants !

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