Florence - 20 ans

  • Année du témoignage : 2011

Je m’appelle Florence, j’ai 20 ans, et une endométriose.

Mes premiers symptômes sont apparus peu avant mes 15 ans, et juste après avoir commencé à prendre la pilule. Je ne sais pas s’il existe un lien, mais ça ne m’étonnerait pas, et j’en ai discuté avec d’autres femmes atteintes d’endométriose qui partagent mon avis, et pour qui ça a commencé de la même façon.

J’ai laissé « traîner » mon endométriose jusqu’à mes 19 ans. Pourquoi ? Parce que les symptômes n’évoquent jamais rien d’anormal pour les autres. Des douleurs de règles ? Qui n’en a pas ? Des troubles digestifs ? C’est sûrement ton alimentation, et puis ce n’est pas grave ! Des douleurs pendant les rapports sexuels ? Peut-être que ton partenaire s’y prend mal…

Jusqu’au jour où j’en ai eu marre de souffrir, et j’ai consulté un gynécologue dans la polyclinique de ma ville. Il a tout de suite évoqué l’endométriose, et je le cite : « C’est la cause de douleurs de ce type la plus fréquente chez les femmes de votre âge » (18 ans au moment de la consultation). Il m’a aussi dit que les douleurs pendant les rapports sexuels étaient un bon indicateur de l’endométriose.

Il m’a immédiatement envoyée faire différents examens, et la coelioscopie a confirmé que j’avais une endométriose, apparemment légère.

Je pense avoir eu énormément de chance d’avoir été immédiatement prise au sérieux par mon gynécologue, qui a tout de suite su mettre un mot sur mes douleurs, alors que je n’ai parlé que de mes douleurs pendant les rapports sexuels lors de la consultation…

Après la coelioscopie, rien ne s’est amélioré. Presque du jour au lendemain, j’ai eu des douleurs quotidiennes, et d’importants saignements quotidiens. Je prenais la pilule en continu, ce qui convient à certaines femmes, et à d’autres moins. Mon gynécologue m’a alors prescrit 6 mois de Decapeptyl, ou « ménopause artificielle ». Cela m’a permis de vivre environ 6 mois sans douleurs et sans règles. D’autres symptômes ont disparu : les troubles digestifs et l’irritabilité notamment.

Maintenant, j’ai peu de douleurs, mais les traitements ont des effets secondaires assez lourds à supporter. Mon gynécologue me demande de venir le voir au minimum tous les 6 mois, ce qui nous permet de faire un point sur mon traitement ou de l’ajuster, et il prend toujours en compte mon âge et les effets secondaires avant de me prescrire un nouveau traitement. Il n’a jamais hésité à me donner des antidouleurs puissants, contrairement à d’autres médecins, ou aux Urgences !

On entend tout et n’importe quoi sur l’endométriose, et certaines personnes ou commerçants sans scrupules profitent de la détresse et de la douleur de certaines femmes pour essayer de leur vendre des traitements « miraculeux ». La vérité, c’est qu’il existe autant de traitements efficaces que de femmes atteintes d’endométriose, mais qu’un suivi médical sérieux est absolument indispensable.

Je pense qu’il est tant qu’on cesse d’entendre des mensonges, que les médecins soient vraiment formés pour reconnaître cette maladie au lieu d’envoyer presque systématiquement balader des patientes se plaignant de règles douloureuses. Et qu’on nous trouve un remède ou de nouveaux traitements moins difficiles à supporter… »