Eva M - 29 ans

  • NOM : M.
  • Prénom : Eva
  • Age des premières règles : 11 ans
  • Diagnostique de l’endométriose : 2011
  • Année du témoignage : 2011

J’ai 29 ans, je m’appelle Eva M.

J’ai été diagnostiquée endométriose sévère en 2011 seulement.

J’ai été réglée à 11 ans, j’ai toujours eu des règles très douloureuses et très hémorragiques. On m’a toujours répondu que c’était normal d’avoir mal pendant les règles, où que j’étais trop stressée, où que c’était dans ma « tête »

J’ai vu une flopée de gynécologues dès mes premières règles, aucun ne m’a vraiment prise au sérieux. Ils m’avaient alors diagnostiqué des kystes, selon eux, fonctionnels.

J’ai été donc mise sous pilule très jeune, vers 13/14ans, cela n’a jamais arrangé mon problème.

Les années ont donc passé avec les douleurs qui me pourrissaient la vie de plus en plus, obligée de manquer les cours, puis le travail régulièrement à cause des douleurs qui me clouaient au lit. Aucun médicament ne me soulageait vraiment, mise a part ma bonne vielle bouillotte.

Nous voila en 2010, les douleurs sont tellement intenses, que j’ai des contractions utérines atroces, je tremble de partout, je fais malaise sur malaise. Je suis mise sous morphine mais rien n’y fait. Je suis envoyée par le SAMU dans un état lamentable aux urgences gynéco.

Je tombe sur une interne incompétente qui me répond qu’elle aussi a des règles douloureuses et elle ne se plaint pas !

Je ressors donc pliée en deux avec une ordonnance d’antalgiques qui je sais bien ne me fait aucun bien.

Heureusement mon nouveau gynéco me consulte la semaine suivante. Enfin quelqu’un m’écoute et me prend au sérieux, ne remet pas ma parole en doute ! Et là, vu l’ intensité de la douleur, me fait passer une IRM en urgence le lendemain pour forte suspicion d’endométriose.

Le lendemain I’IRM ne révélera aucune trace d’endométriose mais des kystes ovariens. Je saute de joie en voyant les résultats et me dit « ouffff j’ai pas cette merde »  I’endo était ma plus grande crainte. J’en ressors donc soulagée.

Heureusement mon gynéco n’en croit pas un mot aux résultats de I’IRM, il m’opère le lendemain matin !

L’opération se déroule bien, et là à mon réveil, je me prend le plus gros coup de masse sur la tête de ma vie.

J’avais belle et bien de I’endo sévère, il a donc electrocoagulé les lésions sur Ie cul de sac de douglas, Ies ligaments utéro sacrés. En plus la maladie étant a un stade déjà élevée elle m’avait crée des hydrosalpinx sur les 2 trompes, elles étaient prêtes a exploser.

Là je me suis mise à pleurer toutes les larmes de mon corps, enfin on mettait un nom sur mon mal, mais un nom que je ne voulais pas admettre.

Moi je veux être maman, c’est ma seule raison de vivre et là ça risquait de m’handicaper fortement dans mes projets.

J’ai pleuré, pleuré….

Je ne pouvais pas accepter cette maladie dont je ne guérirai jamais.

A ma sortie de l’hôpital mon gynéco m’a proposé une mise sous ENANTONE pour 6 mois, pour, dit-il, finir d’assécher les lésions.

Etre ménopausée, même temporairement, été très dur a accepter pour moi, je ne me sentais plus femme.

De plus j’ai chopé, 3 semaines après I’injection, tous les effets secondaires de I’enantone.

Donc je n’ai finalement fait que 3 mois qui ne sont toujours pas arrêtés.

Maintenant sous pilule continue, mais un total échec, douleurs de règles en permanence.

9 mois plus tard je suis toujours en arrêt, impossible de mener une vie normale…

En attente d’être réopérée, Merci I’endo, une belle MERDE !!!

D’autre part je tiens à dire que toute notre vie est bouleversée à cause de cette maladie !!

Avec cette maladie tous les domaines sont touchés :

  • Vie personnelle : la famille, les amis, ne comprennent pas forcément notre douleur, ne nous soutiennent pas forcément.
  • Vie sentimentale : car souvent nos conjoints ne comprennent pas notre mal être et préfèrent aller vivre avec une fille dite « normale ».
  • De plus les rapports sexuels étant douloureux a cause de cette maladie, cela fait fuir les hommes car ils ont peur de nous faire mal.
  • Vie professionnelle : car beaucoup de mal à pouvoir assurer entièrement notre travail en période de crises douloureuses, puis après iI y a les hospitalisations, les opérations, donc tout cela crée des arrêts de travail peu appréciés et compris dans les entreprises.
  • Aspect financier : grosse perte de revenus à cause des arrêts de travail répétés et de longue durée.
  • Frais de déplacement pour se rendre chez les spécialistes, frais d’hospitalisation, médicaments non remboursés
  • Aspect physique : les douleurs sont atroces et insupportables. De plus nos corps sont mutilés par les nombreuses opérations.
  • Aspect psychologique : maladie difficile a accepter, projet de bébé long à pouvoir réaliser ou plus difficile qu’une autre femme, examens gynéco a répétitions et parfois un total manque de respect de la part des praticiens.

Souvent la douleur physique est tellement insupportable que nous tombons dans des dépressions sévères.