Laura - 26 ans

  • Année du témoignage : 2012

J’ai 26 ans et je m’appelle Laura,

Mes règles ont commencé à devenir très douloureuses à l’âge de 19 ans, j’avais au début simplement de fortes douleurs dans le bas ventre et surtout du côté droit, certaines fois la douleur était si puissante, qu’au matin je faisais des malaises. J’en parlais à mon entourage qui me répondait qu’il fallait bien que je m’y fasse que j’allais avoir mes règles pour au moins bien 30 ans et que si j’étais pas capable de le supporter maintenant qu’est-ce que ça sera dans 10 ans… bien sûr mon entourage à cette époque n’était pas au courant que j’étais atteinte d’endométriose et moi non plus d’ailleurs, et comme avoir mal pendant les règles est normal pour la plupart des gens, je me suis vite fait cataloguer de personne qui ne supportait pas la douleur.

J’ai laissé faire pensant que je devais avoir des règles plus douloureuses que la moyenne, puis des douleurs vives se sont installées quand j’allais à la selle ou pour uriner, des douleurs telles que j’en avais de la sueur au front et qu’il m’était impossible de me lever pendant au moins 5 bonnes minutes après avoir été aux toilettes tellement la douleur était intense. A ce moment là je me suis dit que quelque chose n’allait pas, que ce n’était pas normal d’avoir mal à ce point en allant aux toilettes. J’ai pris rendez-vous avec mon gynécologue, qui m’a répondu : mais c’est normal ne vous inquiétez pas, ce sont vos règles, il a même été jusqu’à insinuer que c’était dans ma tête.

Etant donné que c’était un gynécologue qui me disait que c’était normal, je l’ai cru, j’ai donc chaque mois enduré les même douleurs, en prenant les anti-douleurs qu’on me prescrivait mais qui ne faisaient strictement rien sur moi. Puis un jour lors de mon cycle menstruel, une douleur plus vive que d’habitude m’encercle le bas ventre droit, je vais chez un médecin qui me diagnostique une appendicite tellement ma douleur était forte et mon ventre se défendait contre la palpation du médecin. Arrivée à l’hopital on me passe tout un tas d’examens et on ne retrouve pas d’appendicite, (cela m’a valu mon licenciement quelques temps plus tard, j’étais en période d’essai, tout se passait bien jusqu’à ce que je me fasse hospitaliser et qu’en plus on ne retrouve rien… mon employeur a bien sur mentionné un autre motif mais bon… grosse coincidence !). Le médecin de l’hôpital me fait  une lettre pour m’adresser au service gynécologique de l’autre CHU de la ville, un service gynécologique sérieux.

Je ne me rends pas de suite au service gynécologique, je croyais encore qu’on allait ne pas me prendre au sérieux et me dire que c’était dans ma tête. Mais quelques semaines plus tard, en dehors de mon cycle, je me mets à uriner du sang en grosse quantité, je vais donc d’abord voir mon médecin généraliste, ne pensant pas que ça peut être lié à quelque chose de gynécologique. Mon généraliste me dit que ça doit probablement être un mini calcul, je passe une écho des reins qui ne révèle rien, mais on me dit que des fois ils ne sont pas décelables sur écho, donc on me dit que ce n’est pas grave que si j’ai uriné du sang c’est que je l’ai évacué.

Les semaines passent et ça recommence, j’urine de nouveau du sang. Là je décide de prendre rendez-vous dans ce CHU que le médecin de l’hôpital m’a conseillé. Malheureusement quand j’appelle, et malgré la lettre du médecin de l’hôpital signalant un impératif de consultation, on ne me propose que des rendez-vous  dans des délais allant jusqu’à 2 mois. Blasée je raccroche, je prends le premier numéro d’une gynécologue dans l’annuaire, elle peut me prendre dans la semaine, parfait ! J’y vais et je lui explique tout, et là cette dame me parle d’endométriose, que mes symptômes correspondent complétement. Elle me dirige vers un spécialiste qui est au fameux CHU où j’ai été adressée par le médecin de l’hôpital. Elle me fait une lettre, et là j’arrive à avoir un rendez-vous dans des délais meilleurs à l’hôpital.

Le spécialiste me fait passer irm et écho qui ne révèlent strictement rien, mais mon spécialiste est persuadé qu’il y’a quelque chose, il décide donc de programmer une coelioscopie de diagnostic.  Et lors de cette coelioscopie le diagnostic tombe enfin, j’ai bien de l’endométriose, j’avais des nodules sur tous les ligaments larges, ligaments utéro sacré, cul de sac vaginal postérieur… mon spécialiste a reussi à tout enlever, j’ai eu cependant une petite complication post-opératoire (fistule), ça peut arriver il est important de le savoir. Aujourd’hui tout est a peu près rentré dans l’ordre au niveau de ma complication. Je dois prendre la pilule en continu afin de ne plus avoir mes règles, mais malheureusement mon corps fait quand meme ces cycles à la fin de la plaquette, même si j’enchaîne l’autre directement… ce qui me re provoque des douleurs… voilà où j’en suis actuellement